Junius Meyvant - Floating harmonies
Les Islandais sont de
brillants chimistes. La preuve s'il en est avec Floating Harmonies,
un premier album où des gouttes de soul explosent dans un bain folk.
Mêler les deux genres avec équilibre, entre une pluie cuivrée et
un déluge intimiste de cordes qui la jouent légères, n'est pas
sans nous rappeler le talent de Michael Kiwanuka, mais Junius Meyvant
garde un style bien à lui, un genre de Motown nordique, aux
arrangements savoureux. Sa voix balance aussi bien dans un domaine
que dans l'autre et on se délecte de son son, tant dans une
ouverture en fanfare, classe, efficace, que dans des titres gonflés
de groove (Mighty blackbone, Signals), que dans des balades
caressantes (Gold laces, Color decay).
Cet album se découpe,
il se déchire en deux personnalités, aussi délicieuses l'une que
l'autre. Il est à la fois très contrasté et très cohérent. Sa
première partie, fortement marquée par la soul, tranche avec la
seconde plus folk, avec cette voix à l'islandaise que l'on retrouve
chez Soley ou Asgeir, cette voix un peu lointaine et pénétrante à
la fois, capable de prouesses étonnantes et de détails fins, de
déraillements sensuels.
A écouter à deux,
pour une soirée réussie, mais aussi à tout autre moment de la
journée, pour faire entrer un peu de soleil et de beauté quand nos
envies s'éteignent.
Chronique de Ju.
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