lundi 30 mai 2016

Mardi : Un EP aux cheveux longs



Les Gordon – Les Cheveux Longs


Y’a pas à dire, ces temps-ci l’électro française a le vent en poupe. Et ça à du bon, même chez les artistes moins connus. Prenez par exemple un petit producteur Rennais : Les Gordon, laissez-le exprimer sa formation classique de multi-instrumentiste au travers d'une dizaine de samples bien assemblés. Pêle-mêle, mélangez de la guitare, du violoncelle, de la mandoline, des claviers, des voix, du ukulélé ou encore de l’autoharpe (plutôt des instruments à cordes donc) et laissez Les Gordon vous en faire une cuisine. Une cuisine douce et lumineuse à la fois : la finesse des guitares, l’acidulé des voix et le poids des kicks, sans pour autant tomber dans la lourdeur. Une cuisine aérée, maîtrisée et encourageante quant à l’espoir de goûter de nouveau aux plats du chef à l’avenir…

Recommandations de dégustation: "Bill Murray", "Hype".

A écouter : pour la sieste, la nuit, en après-midi.

dimanche 29 mai 2016

Lundi : La forme est dans le fond (et non pas le contraire)

L'Hexaler - A l'heure qu'il est

Il était une fois un Mc Belge qui s'était entouré d'une Fine Equipe. Ensemble, ils représentaient les valeurs d'un hip-hop authentique. Le petit MC avait copiné avec la fine fleur du beatmaking (Mani Deïz, Bilbok..) qui lui offraient tout plein de jolies instrus à l'ancienne, chargées de rondeurs, aux charmantes courbes mélodiques.
Exhalant ses opinions jusqu'à l'hexagone, l'Hexaler a laissé courir sa plume inspirée et sa voix hors-norme sur les vingt pistes d'A l'heure qu'il est. Vingt morceaux et rien à jeter. Les featurings sont rares et de qualité, modestes et équilibrés : Paco vient gueuler ses nuits blanches, Rockin Squat panse ses blessures et Demi Portion prône le fond sur la forme.

"Aucun sujet tabou, je traiterais ça de bout à bout."

La simplicité franche de l'Hexaler est le secret de son efficacité. Alors quand vous perdez espoir dans le rap français, faites donc un tour vers l'esprit «Seraing » du rap Belge.

20 tracks à passer en boucle : dans la voiture, pour une soirée enfumée et silencieuse, pour refaire le monde, en mangeant des frites.

Chronique de Ju

samedi 28 mai 2016

Dimanche : Playlist du week-end

Le temps est à l'orage, restez tranquilles chez vous avec une bonne playlist réconfortante, à écouter ICI

1 - Axel Thesleff / Bad Karma
2 - Whitney / No woman
3 - John Frusciante / Before the beginning
4 - The weeknd / Losers
5 - Build to fade / Willie Sutton
6 - Public Enemy / Give it up
7 - The web / The same old me
8 - Joe Dukie / Midnight marauders OU Tor / John Wayne Gacy Jr.
9 - Baron Retif & Concepcion Perez / The crave
10 - Visionaries / Domakesaything
11 - Darkside / Paper trails
12 - Bachar Mar Khalifé / Yalla Tnam Nada
13 - Elyas Khan / Bells
14 -  Metaform / Electric Eyes OU Beyonce / Daddy Lessons
15 - Edward Sharpe / Free Stuff

vendredi 27 mai 2016

Samedi : Playlist de la semaine

Il fait beau, il fait chaud, mais vous n'avez pas le temps pour le sable chaud ? Partez en mini-voyage avec ces morceaux choisis de nos albums de la semaine, une destination par jour et plusieurs escales musicales... Vos billets ICI

1 - FTSE / Tidal Wave
2 - FTSE / So much shine
3 - FTSE / Float
4 - Orange Blossom / Ya sidi
5 - Orange Blossom / Good bye Kô
6 - Orange Blossom / Lost
7 - Rim Banna / The mirrors of my soul
8 - Rim Banna / The carmel of my soul
9 - Rim Banna / Sarah
10 - Soan / Inchalelluia
11 - Soan / Pour de bon
12 - Soan / 1 heure de plus
13 - RY X / Dawn
14 -  RY X / Shortline
15 - RY X / Howling
16 - RY X / Deliverance

jeudi 26 mai 2016

Vendredi : Du crépuscule jusqu'à l'aube

RY X - Dawn

Ce sont des violons qui nous accueillent, en ordre rangé, timides mais déjà avec un petit quelque chose de familier. Ils nous accueillent de leur mélodie lente et lancinante ;  ils nous accompagnent vers le début de l'album, sobrement intitulé "Dawn", comme "l'aube" et cette introduction y colle parfaitement. Cette ambiance crépusculaire nous prépare au mieux au morceau qui suit, après les violons. Celui-ci débute par d'autres nappes, de synthé et de basses cette fois-ci. Des basses électroniques tendues, mixées à la perfection jusque dans l'infra grave et des synthé qui, modulés, ondulent comme une douce brise de nuit, constamment changeante, soufflant le chaud et le froid dans nos nuques et nos esprits. Puis vient la voix, ajustée au centre de l'image, suspendue au dessus des notes de piano qui entament elles aussi leur danse autour d'un rythme sourd, binaire, comme si en lieu et place des traditionnelles grosses caisses de batterie, l'artiste n'avait rien trouvé de plus sourd et de plus sûr que de taper dans un coussin. Cet artiste s'appelle RY X, de son vrai nom Ry Cuming, un australien dont la voix calme et limpide nous avait déjà marqué avec le groupe "Howling", dont on retrouve la chanson éponyme en 4ème place de cet album solo, dans une version encore plus travaillée.

Ce qui marque à l'écoute de cet album, c'est sa qualité sonore : toutes les prises de son d'instruments semblent être réalisées seules, permettant à la voix de venir se poser juste au dessus des mélodies et aux arrangements électroniques de s’immiscer sans que l'on s'en aperçoive. C'est là une des grandes qualité de cet album : nous placer dans une atmosphère acoustique, très reposante, et y glisser des percussions électroniques, des synthés lourds, tout en jouant de l’infra grave avec virtuosité. Je recommande donc chaudement cet album à tous ceux qui apprécient les instruments bien enregistrés (ah, la guitare sèche, le piano, quelle intimité...), les voix belles à en pleurer et les basses tendues à souhait. Un album psycho-thérapeutique.

Une écoute à réserver pour les moments contemplatifs, les soirées, les rêveries. Pour les moments sensibles.


Chronique de Lu

mercredi 25 mai 2016

Jeudi: «on a b'soin de douze regards plein d'étincelles»

Sous les yeux de Sophie - Soan

Soan a la voix toute cassée, le cœur en mille morceaux sur une guitare triste. Il a quelque chose de plus sur la scène française : des textes. Ils sont riches, sincères, ils nous parlent droit dedans. Cette mauvaise graine de nouvelle star se fraye un chemin tout simple vers les étoiles, sans strass ni paillettes, un chemin de traverse longeant celui des Têtes raides ou d'un Mano Solo. Ces chemins sur lesquels on se déchire la voix de chanter ce qui fait une vie.

Sophie est partie. Celle qui « le savait ». Et sous son regard bienveillant, le petit Soan devient grand. Avec ses poèmes tout en musique, il raconte l'instant, son instant, ses propres photographies de souvenirs qui sont aussi un peu les nôtres.
Sous les yeux de Sophie, il nous délivre un somptueux Inchalleluia, il nous offre une heure de plus à flemmarder sur des bons mots et arrache des larmes pour de bon.

Un album a écouter : un dimanche de pluie, un soir tout sale ou pour traîner au lit.

Chronique de Ju

mardi 24 mai 2016

Mercredi : Aujourd'hui, la musique du monde sera palestinienne



Rim Banna - The mirrors of my soul

Parce que les meilleures découvertes sont parfois dues au hasard. C'est un de ces albums dont on entend une piste sur un bout de vidéo de mauvaise qualité, à laquelle on retourne parce qu’on sent qu'il y a quelque chose, pour enfin ne pas revenir de la claque sonore que l’album nous inflige. Rim Banna est une chanteuse palestinienne qui s’est peu à peu faite connaître en reprenant des poèmes et chansons populaires palestiniennes, dans un travail artistique et conservatoire. Ce n’est qu’en 2005, après un bref passage par l’Europe et des collaborations avec des chanteuses et producteurs norvégiens, que Rim Banna nous livre un album de ses compositions : « The mirrors of my soul ».

Cet album marque la fusion entre les chants orientaux, arabes, et la musique pop, le rock, bref : entre le Moyen Orient et l’Europe.

La qualité de la prise de son est sans doute l'une des choses qui saute d’emblée aux oreilles : la clarté des percussions ; la voix qui flotte littéralement au milieu des instruments, en donnant cette proximité avec la chanteuse ; les cordes dont on perçoit les détails ; tout en multipliant les ambiances et les morceaux aux tonalités plus ou moins tournées vers l’un ou l’autre des continents.
Au final, cet album s’écoute à tous les moments de la journée, il attire, tire la couette à lui, et peu importe l’atmosphère entourant sa diffusion, il saura la faire sienne.

Un album à écouter : le matin, l’après-midi, pour la sieste, au réveil, au coucher.

Chronique de Lu

lundi 23 mai 2016

Mardi : Les vents viole(n)ts

Orange Blossom - Under The Shade Of Violets
Orange Blossom est un groupe mouvant : ses membres se détachent, sa voix s'exile, son genre est sans frontière. Si sa définition est complexe et changeante, sa musique reste constante : un orage électronique balayant le sable africain. Pour son troisième album, le groupe nantais a déniché une voix profonde, vibrante, sur les rives du Nil. La chanteuse Hend Ahmed apporte à Under the shade of violets une dimension autre, comme une gravité, comme s'il ne restait plus à nos vies que la musique. Le chant devient prière, les violons se font tornades, la foudre éclate sur les percussions. Et nous, perdus au milieu de cet ouragan sublime...
Plus on s'engouffre dans l'album, plus on s'électronise, plus les éclairs nous touchent au cœur. La force d'Orange Blossom, c'est cette voix qui nous prend par la main au début, rassurante, pour nous guider dans la débâcle sonore. A la fin de ces douze morceaux, on finit par danser avec elle, par entrer dans une transe indéfinissable.
De loin, mon plus beau voyage.
A écouter : Le soir, quand on est triste, pour une sieste, pour danser si on veut.

Chronique de Ju

Lundi: Rencontre avec un masseur auriculaire


Il y a des artistes dont la découverte vous prend aux tripes. La musique que l'on peut comparer à l'osmose d'une rencontre : la passion des premières écoutes, la redécouverte des sons dans les différentes situations auxquelles ils font écho, tout ceci ramène à l'inconnu d'une rencontre, de la découverte et au lâcher prise.
C'est mon cas aujourd'hui avec FTSE, et son petit EP sobrement appelé "FTSE - I". Derrière ce nom se cache un artiste anglais originaire des Midlands, Sam Manville
Cet EP mérite qu'on l'analyse plus finement, pour pouvoir mieux sombrer dans l'univers de cet artiste trip-hop, aux sons mêlant les voix, les connotations électro et une gestion fine du registre grave et infragrave. 

La découverte de cet EP devrait, à mon avis, commencer par la piste "Float" en featuring avec la chanteuse américaine de boston Kenzie May, tant ce morceau représente tout le potentiel de talent de ce nouvel ovni musical. Des nappes de synthés en guise de caresses, des snares de trap, des kicks et des basses qui viennent gratter le bas du spectre et, bien sûr, la voix de Kenzie May, détachée, survolant cet océan de fréquences. Un pur plaisir musical à consommer sans modération.

L'EP dans sa forme initiale commence donc par "Tidal Wave", feat. Saint Savior. Cette piste m'évoque la fin d'après-midi par son rythme alternant l’entraînant et la douceur de la musique de fond. L'équilibre entre la voix masculine et féminine y est intéressant. Le morceau qui lui répond s’appelle "So much Shine" et donne tout de suite un ton plus sensuel à cet EP. Les synthés, xylophones et autres nappes y rayonnent sur un rythme bien frappé par un trio kick/basse/charleys.
Viens ensuite la claque musicale "Float" discutée précédemment. Puis l'EP se termine sur "Consoom", une piste plus "rock" dans son grain, tout en conservant toutes les colorations électro que FTSE à su donner à sa musique. Il en résulte une morceau efficace pour bouger tranquillement, une sorte de remotivateur à la fin d'un album alternant majoritairement les ambiances plutôt douillettes.

EP à écouter : En voiture, en soirée, après-midi.


Chronique de Lu

samedi 21 mai 2016

Dimanche: Playlist du week-end

Réchauffez vos cœurs et vos oreilles, écoutez notre playlist dominicale, ICI.


1 - The Architect / Les pensées
2 - Jabberwocky / Photomaton
3 - Charles X / The Smoke
4 - Nick Mulvey / Juramidam
5 - The xx / Shelter
6 - A.S.M. / Dilemma
7 - Gentleman's dub club / Play this
8 - Philemon / Nnnon
9 - Har Mar Superstar / Prisoner
10 - Pastor T.L. Barrett / Nobody knows
11 - Maribou State / Wallflower
12 - Benjamin Biolay / Palermo queens
13 - Synapson / Rushin
14 - Jack Garratt / The love you're given
15 - Kanye West / Ultralight beam


vendredi 20 mai 2016

Samedi: Playlist de la semaine

Voici la synthèse musicale de la semaine. Retrouvez nos titres préférés des albums chroniqués et suivez nos playlists ICI

1 - Emancipator / Anthem
2 - Emancipator / Soon it will be cold enough to build fires
3 - Emancipator / Periscope up
4 - Fat Freddy's Drop / Slings & Arrows
5 - Fat Freddy's Drop / 10 Feet Tall
6 - Fat Freddy's Drop / Novak
7 - Liam Bailey / On my mind
8 - Liam Bailey / Breaking
9 - Liam Bailey / So... ? Maybe love
10 - Liam Bailey / Walking out
11 - Camel Power Club / Oboe
12 - Camel Power Club / Franz
13 - Camel Power Club / Ourson
14 -  Camel Power Club / Crocodile
15 - Kwal / Un bout de route

BON WEEK-END !

jeudi 19 mai 2016

Vendredi : Pas un album, mais deux morceaux.

Kwal commence son bout de route il y a presque dix ans, avec son troisième album Là où j'habite. Dedans, il slame sur des percussions africaines, il parle la vie, le quotidien, avec des mots simples. Au creux de cet album imparfait, si vous écoutez bien, vous trouverez une belle leçon de vie, une vision lucide de ce qu'est l'amour et la vie à deux. Tout ça est niché au cœur des autres morceaux et pourtant il enveloppe tout par sa franchise radicale, par sa pureté mature. Dans Un bout de route, il dit tout.


C'est vrai que la passion ça viens d'un coup et puis ça se tasse, 
mais avec toi j'aime bien la saveur de ce qui la remplace.

Cette chanson est peut-être une des plus belles déclarations d'amour parce qu'elle est réaliste. Kwal n'est pas un poète, il ne joue pas des mots pour séduire. Il exprime juste et justement les vérités d'une relation.

A la fin du bout de route, il est question de se poser, et de causer. Presque dix ans plus tard, Kwal nous offre une superbe suite avec L'art de se dire. Dans ce morceau, l'amour s'éteint. Causer, donc. Et apprendre à s'aimer "d'un peu plus loin, s'aimer autrement, pas forcément s'aimer moins". La voix voilée de Caroline Savoie apporte une réponse musicale aux mots de Kwal et l'alchimie est naturelle. Le gars sort carrément les violons et on en laisserait presque couler une larme.


Ce sont deux chansons qui soigneront les cœurs meurtris des amoureux enfouis dans leur chagrin, ce sont deux morceaux sages qui sauront apaiser les passions et adoucir les au-revoir.

Kwal est un beau parleur. Au sens propre.

Chronique de Ju

mercredi 18 mai 2016

Jeudi : Douceur électronique colorée.

Camel Power Club - All Tracks

Ce qui fait parfois le talent d'un artiste ou d'un groupe, c'est de savoir varier les ambiances sonores, les ressentis et les évocations tout en conservant une identité propre et reconnaissable entre toutes. C'est ce genre de talent que m'évoque le duo bordelais du Camel Power Club, du moins dans l'attente de leur premier album "officiel"... 
De ce groupe encore peu connu (pour l'instant, pari de la rédaction), seul un EP (Sputnik) est présent sur le web, assez peu représentatif de l'étendue de leur potentiel puisque, depuis sa sortie, les deux producteurs ont continué à sortir des tracks toutes plus entraînantes les unes que les autres. 
L'ensemble nous donne une dizaine de pistes qui s'assemblent dans un univers d'ambiances sonores homogènes, où les évocations de vacances se mêlent aux voix soul, aux influences funk, et à une gestion des basses fréquences efficaces. 
De ce petit Ovni, on dira qu'il peut s'écouter de plusieurs manières : il peut se "consommer" en enchaînant les Hits: "Ourson", "Crocodile", ou "Franz" ; il peut se montrer discret, en venant faire la nuance d'une playlist : "Drift", "Tagada" ; il peut jouer la carte de la relaxation : "Crocodile go to sleep" et "Oboe", ou bien juste s'écouter en entier, sans interruption. 
Les deux acolytes bordelais s'occupent de tout, de la production au mix en passant par les voix, avec une aisance qui interpelle et donne surtout envie d'entendre à nouveau ce groupe dans un futur proche!

Il faut reconnaître qu'on peut ne pas aimer la musique électronique, lui reprocher d'être impersonnelle parfois, mais c'est avec ce genre de groupe qu'on apprend à l'adorer. 

Une dizaine de pistes à écouter : en soirée, en mode relaxation, en voiture, au réveil, avant de se coucher.

Chronique de Lu

mardi 17 mai 2016

Mercredi : A coeur ouvert

Liam Bailey - Definitely Now

Un album de l'instant, presque de l'urgence. La musique de Liam Bailey se vit maintenant, elle est vive à l'oreille, saisit le corps. Son rock très frontal s'habille d'une voix soul, au groove carrément chic. Il rappelle presque celle qui l'a découvert, une certaine Amy, un ange soûl qui a su marier tous les genres avec sa voix unique.
Definitely now fait la part belle à des guitares dingues (So...Maybe love?) et au timbre très très (très) sensuel de Bailey. La mise à nu devient strip-tease. Intégral. Le chanteur finit son album l'âme complètement à poil.

Un disque qui s'éprouve à tout moment de la journée, sauf la nuit si vous la passez à dormir.

Chronique de Ju

lundi 16 mai 2016

Mardi: Ceci est mon groupe préféré, mais pas mon album préféré.

Fat Freddy's Drop - Bays

Groupe de scène, groupe proche du public, c'est avec une modestie qui leur est propre que le groupe néo-zélandais originaire de Wellington nous livre son dernier album studio.
La Carrière de Fat freddy's drop débuta par un plébiscite citoyen, bien après leur renommée en concert. Leur premier CD reste un enregistrement d'une session Live et il faut dire que tout au long de leur carrière, l'attente était et reste grande à chaque rencontre, sortie, concert, Live session..
Lors de la sortie de leur premier album Studio (Based on a true story - chronique à venir) le premier single à avoir été dévoilé est resté 17 semaines en têtes des charts néo-zélandais.
Dans Bays, on retrouve l'identité du groupe en perpétuelle évolution depuis leur premier opus, avec de nouvelles expériences à proposer, après un 2ème album studio (Black Bird - Chronique à venir) jugé parfois moins bon que le premier, et plus tourné vers la "scène".
Ici, l'alternance entre les rythmes électro, rock, reggae et les mélodies posées, toujours sublimées par la voix du chanteur Joe Ducky, donne à cet album une intimité rare, tant tout s'imbrique sans brusquer l'oreille, sans que notre esprit ou que la pièce ne change d'ambiance trop vite : Une écoute en accord avec le temps qui passe...

Fat Freddy's Drop nous emmène jusqu’à la fin de ses 9 morceaux sans s'imposer, tout en douceur, avec certaines fulgurances (Slings&Arrows - 10 Feet Tall) et d'autres chansons beaucoup plus tournés vers l'apaisement, un moment de repos, suspendu des soucis dans une ambiance moelleuse, acoustique et dub à la fois, qui donne terriblement envie de ré-appuyer sur Play une fois le CD fini.


Ecouter Bays : en fond sonore, pour une sieste, en début de soirée, en allant se coucher.

Chronique de Lu

dimanche 15 mai 2016

Lundi : Ceci n'est pas mon album préféré.

Emancipator - Soon It Will Be Cold Enough

Et pourtant, il aurait pu. Il réunit tous les ingrédients formant le CD idéal, du genre à créer des souvenirs, à créer du lien entre les âmes, le tout sur un beat impeccable. A la fois contemporain, hip-hop, électro et presque celtique quand ses mélodies éclatent à nos oreilles comme une pluie d'écume sur une falaise, cet album est mixé avec soin et soigné musicalement. Pas un chant, seuls des échos viennent caresser les tableaux peints par Emancipator. L'ancien petit protégé du regretté Nujabes est un fin psychologue sonore... 

C'est à seulement 19 ans que ce petit génie de la musique a lâché dans la nature hostile (fous ta cagoule ou la boulette de Diams) cette bombe trip-hop qu'est Soon it will be cold enough. C'est en 2006 qu'il a planté ces longs arbres mélancoliques mettant la liberté sous barreaux. Cet album, pour moi, il sonne comme une envie d'évasion réprimée, comme la petite lueur qu'on aperçoit dans un ciel de désespoir. C'est la bande originale de notre vie à chacun, faite de rêves brisés et de reconstructions. La musique d'Emancipator a la force de tout dire sans un mot. Elle dit l'amour, la dépression, elle dit à la fois le chagrin et le réconfort. Elle dit tout parce qu'elle est assez profonde pour, à chaque écoute, s'insinuer dans nos souvenirs et les remuer de ses rythmes fous.

Chronique de Ju