dimanche 10 juillet 2016

Dimanche : Playlist du week-end

Le dimanche, on traîne au lit puis sous le soleil. C'est toujours avec un peu de retard que nous publions cette playlist découverte, mais la voilà enfin, ICI.

Las Aves - Lioness
Hasfinger - Out D
Dooz Kawa - Me faire la belle
Hazmat Modine - Most of all
The Record Company - Rita Mae Young
Xixa - Bloodline
Laura Mvula - People
Tiggs Da Author - Georgia
Jorge Ben - Take it easy my brother Charles
Message to bears - You are a memory
Else - 1979
Ibeyi - Oya
Billie Holiday - Strange Fruit
Scala & Kolacny Brothers - Creep
SBTRKT - The Light

samedi 9 juillet 2016

Samedi : Playlist de la semaine

Voilà une belle petite semaine de passée, revenons en musique sur nos quelques découvertes... C'est ICI !

Soap&Skin - Voyage voyage
Soap&Skin - Wonder
Soap&Skin - Boat turns toward the port
Gene Chandler - Duke of Earl
Gene Chandler - Stand By Me
Gene Chandler - Festival of love
The comet is coming - Space carnival
The comet is coming - Journey through the asteroid belt
The comet is coming - The prophecy
Marian Hill - Wasted
Marian Hill - Love It
Marian Hill - Lips
Marian Hill - Down
Marian Hill - Take your time
Marian Hill - Good

jeudi 7 juillet 2016

De l'air, vite !

Marian Hill - Act One

Quand c'est l'été, il fait chaud, lourd. Un besoin d'air se fait sentir, sur les peau et dans les esprits. Une odeur de vacances, des horizons différents, et surtout un peu de fraîcheur dans les oreilles. Sauf qu'en musique, l'air frais est aussi rare que lors d'un été caniculaire. C'est pourquoi vous présenter le premier album studio de Marian Hill (vous retrouverez la chronique du précédent EP "Sway" ici même) est un petit rafraîchissement. La construction du "son" de ce duo américain, originaire de Philadelphie, est un pur plaisir tant leur productions sont épurées, claires à écouter.

Marian Hill, c'est un son aéré, des kicks et des percussions se chargeant des fréquences graves et infra, et quelques nappes pour accompagner ce bas du spectre imposant mais toujours lisible. Les aigus, eux, sont quasiment laissés au seul soin des percussions cuivrées, surplombant souvent, d'un parfait petit ton, Samantha Gogol et sa voix.

De quoi faire bouger l'esprit et le corps à la tombée de la nuit, au moment où la brise se lève.

Act One s'inscrit dans la continuité des EP qui l'ont précédé, plus portés sur la rythmique que cet album qui, bien que reposant lui aussi sur ses rythmes et percussions, donne un sentiment d'équilibre et de force. Un p'tit vent frais dans la musique electro/jazz, en somme.  

Chronique de Lu

mercredi 6 juillet 2016

Jeudi : Saxual Healing

Marian Hill - Sway


Marian Hill, ce n'est pas une femme. C'est un duo, un homme et une femme, qui ne s'appellent ni Marian, ni Hill. Jeremy Lloyd et Samantha Gogol savent jouer des contrastes. Leur musique est minimaliste, toute faite de claquements et de basses, sur lesquels chantent un saxophone assez grave et la voix cristalline de Samantha. Ce son fait la part belle au silence, assez fort pour que l'on distingue les respirations, les souffles. Et c'est terriblement sexy sur Wasted et son baiser sax. Et c'est envoûtant sur Lips et sa danse de fréquences enlacées. Et c'est du jamais entendu sur Lovit et ses basses comme des battements de cœur. Ils ont trouvé leur patte, sincère ; leur plume, légère ; leur genre, indéfinissable. Ce serait de l'électro avec des instruments et un chant purs, un jazz du futur, du r'n'b égaré, une pop ultra classe. C'est, en tout cas, la synthèse de deux talents en un seul nom, à retenir : Marian Hill.

A écouter quand la nuit tombe sur les corps cuivrés, quand les étoiles scintillent dans un ciel tout noir. A écouter au calme, dans un silence partagé.

Chronique de Ju

mardi 5 juillet 2016

Mercredi : Essentiel(le)

The comet is coming - Channel the spirits


Elle est presque toujours là, comme un compagnon un peu collant, comme un amant transi. Présence fascinante, drogue douce, addiction inoffensive. Elle est là quand je me lève, elle me suit sur les routes, elle accompagne mes lectures, mes soirées, elle se fait discrète quand je travaille, mais reste, tout bas - mélodieux secret. La musique.
Peu à peu, elle est devenu besoin, presque aussi vitale que de boire ou de chier. L'écouter est ce que je fais le plus dans la journée. Tous les genres y passent. Tous les prétextes sont bons, mais pas tous les albums... Et quitte à passer du temps dans mes oreilles, autant que ce soit de la bonne came.

Alors quand le jazz débordant d'énergie et de funk de The Comet is coming a surgi pour en foutre partout d'apocalypse et de génie, mon quotidien musical a sursauté. Plaqué contre le mur, le saxophone possédé de Shabaka Hutchings lui a fait l'amour avec passion et sauvagerie.

Dan Leavers et Maxwell Hallett ont mis au monde un projet de musique libre, à la fois profonde et extrêmement vive, de quoi réveiller les morts, secouer la planète, l'exploser de son. Un afro-funky-jazz sans précédent qui prouve qu'en musique, tout n'a pas déjà été fait. Secouez votre quotidien !

Chronique de Ju

Un Mardi soulant.

Gene Chandler - The Duke Of Earl

Cette chronique a une saveur particulière, un goût de neuf dans les oreilles de ce blog.C'est toujours le cas lorsqu'on aborde un style musical pour lequel on sait qu'il va apparaître ici pour la première fois. Alors, pour marquer le coup, il fallait remonter loin. Je vous propose 1962, car on sort des albums de tous les styles, tous les jours, mais de la soul comme en 1962, désolé mais on n'en fait plus !

Alors bien sur, je ne parle pas de "qualité" sonore au sens d'enregistrement, car on fait beaucoup mieux aujourd'hui, c'est indéniable, mais de "qualité" humaine : il n'y a qu'à regarder la carrière en dents de scie de l'artiste, un destin tout aussi inégal, multipliant les chansons de légendes pour finalement terminer aux oubliettes de l'histoire... ou sur ce blog.


Mais n'attendons pas plus : Je parle de Gene Chandler et de son Album The Duke of Earl, sorti en 1962. Venu de Chicago et du style doo-wop (me demandez pas...), il est un de ces artistes ayant collaboré avec Curtis Mayfield, Barbara Acklin, ou jerry Butler, ayant touché un très large public, mais aujourd'hui un peu... disons passé. En fait non. Cet album, fait de hits de l'époque et de reprises est une petite mine d'or. De l'émotion avec l'orchestre et les cuivres , de l'humain avec des chœurs et la voix de Gene Chandler : voilà comment on passe une soirée dans les sixties ! C'est beau comme les sixties, c'est de la véritable soul, et pour en revenir à l'intro: coté goût, c'est bon.

Chronique de Lu

lundi 4 juillet 2016

Lundi : A fleur de peau

Soap & Skin - Narrow


Elle serait une Nina Simone venue d'Autriche, avec sa voix plutôt grave et la profondeur d'un piano. Mais si elle a préféré Desireless à Brel, elle n'en a pas moins de grandeur et de force. Sur Narrow, on écoute, ému, les cris mélodieux d'un fantôme du passé. Noirceur électronique. Quand Anja Plaschg chante, ce sont des immeubles qui s'écroulent, des larmes qui ravagent les joues, c'est la terre qui gronde et explose. Sa voix enfonce le mur du son et sa musique transperce le cœur.

Cet album est hanté par la mort de son père, comme un nuage sombre planant au dessus du piano mélancolique, au dessus de cette voix abyssale unique. Narrow s'ouvre sur Vater, seul morceau dans sa langue natale, dont la douceur des débuts se mue en un orage triste. On croirait ne jamais pouvoir en sortir, puis les premiers mots français de Voyage voyage nous rattrapent. Reprise déroutante avec ce je ne sais quoi d'envoûtant. Soap&Skin parvient à déshabiller ce tube de toute sa ringardise et lui offre une somptueuse profondeur. Quelques chœurs se déposent sur Wonder, comme une lueur dans la pénombre et alors Narrow se clôt sur des nappes de violon à s'en noyer les yeux et sur un dernier morceau aux allures de combat épique dans le brouillard, où tombent les coups et les tambours électroniques.


Il est difficile de trouver le moment d'écoute idéal pour cet album complexe. Il faut l'aborder comme une œuvre d'art, la contempler dans le silence de la solitude.

Chronique de Ju