Riverside - Eye of the soundscape
Il est parfois bon de
sortir des sentiers battus, de ses propres habitudes d'écoute.
Passer la frontière des genres - la curiosité en bandoulière -
débouche souvent sur de belles surprises.
Les Polonais de Riverside
ont frappé juste pour me happer dans leur métal progressif, tout
instrumental, aux envolées électroniques comme volées à un film
contemplatif. De ce double album (à la superbe pochette), émane de
la mélancolie, ou peut-être du spleen, en tout cas de la tristesse,
la tristesse énervée d'un groupe qui perd l'un des siens (le
guitariste Piotr
Grudziński).
Sur le premier album, la
formation rock brille. La place est faite aux guitares, à la
batterie, chaque piste prend son temps... Nous sommes tout près du
post-rock et tout près des étoiles. Les deux parties de « Night
Session » sont des bijoux d'émotion brute, brillant d'un jazz étonnant
qui s'invite dans notre envolée vers les cieux.
Le second album
s'électronise. Plus nerveux, il est aussi plus figuratif : sur
« Sleepwalkers » ou « Promise », on se fait
des films, on visualise des scènes, on imprime notre propre bobine
interne d'images suscitées par la musique.
A écouter, qu'on aime le jazz ou
plutôt la soul, qu'on leur préfère le rap ou même l'électro,
qu'on soit pur rock ou cœur folk, qu'on se délecte de la complexité
classique... Peu importe vers quoi vous mènent vos oreilles, pourvu
que votre cœur vous porte un jour jusqu'à Riverside.
Chronique de Ju
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